L'entrée du cinéma Accattone est transformée en galerie d'art. Les dessins et sérigraphies d'Otto Muehl se font face et l'exposition se poursuit jusque derrière la salle de projection. Les oeuvres sont à vendre. Un dessin au crayon peut être acquis pour 1 500 euros mais les Deux Hommes et l'Insecte coûte 8 000 euros. L'endroit fait aussi office de librairie et propose les deux livres d'Otto Muehl publiés en février par les Presses du Réel, Lettres à Erika et Lettres de prison. Ces dernières ont été écrites pendant les sept années durant lesquelles l'artiste autrichien a été incarcéré pour viols sur mineures.
La salle de cinéma, quant à elle, présente une rétrospective des films de Muehl. Ceux-ci se divisent en deux grandes périodes, les electric paintings réalisés après sa sortie de prison et les actions des années 60. A cette époque, avec Günter Brus, Hermann Nitsch et Rudolf Schwarzkogler, Muehl animait le mouvement des actionnistes viennois qui revendiquait la primauté de l'action à travers des happenings violents, la plupart du temps collectifs. En 1972, Muehl avait fondé une communauté qui comptera jusqu'à 350 membres, invités à «recouvrer la santé en facilitant accès et communication les uns avec les autres».
Liquides. La première série des courts métrages rapporte, en images brèves, saccadées et muettes, ces actions au cours desquelles les protagonistes nus sont aspergés d'un liquide rouge, couleur du sang et de la sauce tomate. Ils sont inondés de beaucoup d'autres liq