Cognac, envoyé spécial.
Le festival de Cognac présente un autre avantage que celui de montrer une dizaine de films policiers en quatre jours (du 8 au 11 avril) : déverser des hectolitres d'eau-de-vie dans les gosiers de festivaliers pas mécontents. Une profusion de grands crus, bordeaux blancs et rouges, fine champagne, cognac VSOP ou XO, et liqueurs plus ou moins adoucies par la macération en cuve, s'est répandue sur ces 22e Rencontres du film policier, parrainées par les plus grandes marques d'alcool de la région. Ce goût pour les bonnes choses a un autre intérêt : altérer quelque peu la vision. Ce qui, au vu de la programmation pas très saillante, ne pouvait pas faire de mal.
Aux ciseaux. Il est vrai qu'en ouvrant la manifestation avec Taking Lives de l'Américain DJ Caruso, les programmateurs ne mettaient pas la barre très haut. Après la cérémonie inaugurale et la présentation des jurys (la présence de Johnny Hallyday provoquant presque une émeute chez les photographes survoltés), les deux heures de ce thriller mortellement ennuyeux donnaient des envies de dérivatif. Avec pour cadre les bas-fonds québécois, Angelina Jolie campant un agent spécial très couillu mais peu crédible, Jean-Hugues Anglade, Tchéky Karyo et Olivier Martinez, des flics francophones parlant anglais, Taking Lives retrace la vie de Costa (Ethan Hawke), martyrisé par sa mère, bien décidé à massacrer tout homme un peu grand et roux pour lui subtiliser son identité. Avec un coup de théâtre qui pèse environ