Eric Van Looy nous étant inconnu et son film étant plus que fréquentable, il est bon d'apprendre qu'il est flamand, a beaucoup oeuvré à la télévision (série et jeux) et que son opus (succès en Belgique flamande) est inspiré d'un roman de Jeff Geeraerts, maître du thriller néerlandais. C'est-à-dire l'histoire d'Angelo Ledda, tueur à gages vieillissant qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Ce qui pose quelques problèmes pour l'exécution d'un contrat où la mémorisation des heures et des visages peuvent avoir leur importance.
Appât. Le film nous harponne avec une scène qui n'a rien à voir avec cette disqualification: dans un rade d'Anvers, un homme jeune, portant beau, négocie avec un mac un rapport sexuel avec une petite fille. La scène est crue (le souteneur est le père de la gamine), les détails (gel et capote) aussi. Gargl !, se dit-on. D'autant que, Belgique oblige, cette pédophilie à l'oeuvre en rappelle une autre, actuellement en procès. Quand la petite va passer à la casserole, la scène grippe et le rideau se lève sur une souricière policière, le client étant un inspecteur servant d'appât.
Koen de Bouw, qui campe le flic, est un sacré bon acteur car, à cet instant de bruit et de fureur (le père est revolvérisé devant sa fille), on voit dans ses yeux la stupeur qui est la nôtre. Malaise dans la civilisation, c'est le moins qu'on puisse dire. L'effet est d'autant plus saisissant qu'un film «normal» va en découler, nouant et dénouant les fils d'un imbroglio politico-sexuel q