Daniel Burman a déjà cinq films derrière lui. Il joue un rôle dans la production de la «nouvelle vague» sud-américaine (il a coproduit le film de Walter Salles sur Che Guevara). Décidé et élégant, il revient sur le tournage du Fils d'Elias et son amitié avec Daniel Hendler, prix d'interprétation à Berlin pour le rôle d'Ariel.
Le quartier d'Once. «Je suis juif d'origine polonaise, comme le héros du film, et je suis né dans ce quartier d'Once à Buenos Aires, où vit la plus importante communauté juive d'Amérique latine. Toute l'action du film se déroule dans un triangle de 300 mètres de côté, entre mon école, la maison de mes parents et le club hébraïque, avec au coeur la galerie marchande. Pour moi, c'était la routine de tous les jours pendant trente ans : j'ai déjà été spectateur de cette galerie, derrière chaque vitrine, chaque comptoir. C'est un lieu que j'aime et que j'estime, même s'il est assez méprisé à Buenos Aires : c'est un quartier de petits commerces, banal, sans intérêt particulier, mais c'est ça qui me plaisait.
Une vérité des émotions. «Mon premier souci a été de ne pas ridiculiser ces gens qui vivent et travaillent dans cette galerie. J'ai donc choisi de mêler des commerçants et des acteurs : une manière de revendiquer la fiction à l'intérieur d'une affection pour ces personnes réelles. Il fallait une vérité des émotions, pas seulement une vérité sociologique. Le plus drôle, c'est qu'à l'époque personne ne s'intéressait à notre tournage : chacun vaquait à ses occ