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Libération
Interview

«J'aime que tout reste très écrit»

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publié le 28 avril 2004 à 0h23

A 43 ans, Martin Rejtman n'est pas le plus connu des cinéastes argentins. Pourtant, cet auteur de comédies, aussi mélancolique que ses personnages, est le premier maître d'oeuvre de la «nouvelle vague» argentine. Réalisateur de trois films influents, écrivain de nouvelles, producteur d'une partie de ce nouveau cinéma, il revient sur Silvia Prieto, qui sort en France cinq ans après sa réalisation.

Cinéaste ou écrivain ?

J'ai commencé par le cinéma. Dès 13 ans, je savais que je deviendrais cinéaste et j'ai réalisé mes premiers courts métrages. Puis j'ai étudié le cinéma à l'université. Après, j'ai écrit des nouvelles qui sont parfois devenues des scénarios, pour moi ou pour d'autres. Désormais, c'est un univers dédoublé : je ne me déguise jamais, ni en cinéaste pour tourner, ni en écrivain pour écrire, mais j'essaie d'être pleinement les deux. La seule différence, c'est qu'au cinéma, quand on a fini d'écrire, ça ne fait que commencer.

Comment écrivez-vous vos films ?

Je prends toujours beaucoup de notes : cela donne soit un scénario, soit une nouvelle. Mais j'aime que tout reste très écrit. Il y a une musique dans l'écriture, et ce rythme lie pour moi cinéma et écriture. Je travaille avec des carnets où je consigne des histoires, des impressions, des dialogues. J'ai des tiroirs pleins de ces petits carnets plastifiés. Ils sont comme un vice, un fétiche : assez petits pour tenir dans ma poche.

D'où êtes-vous ? Vous avez beaucoup voyagé...

Je me sens argentin, de Buenos Aires, même si