Menu
Libération

Pleins feux sur Rocha, héraut du «cinema novo»

Article réservé aux abonnés
publié le 12 mai 2004 à 0h35

São Paulo, de notre correspondante.

Cannes redécouvre le cinema novo, et rend hommage à ce courant majeur du cinéma brésilien, né au tournant des années 60, dans une rétrospective qui fait la part belle à son chef de file, Glauber Rocha. Au menu, sept films; dont le Dieu noir et le Diable blond (et Terre en transe) de Rocha, disparu prématurément en 1981, ou Vidas Secas de Nelson Pereira dos Santos, aujourd'hui le plus grand cinéaste brésilien en activité. Le festival marque ainsi le quarantième anniversaire du passage de ces deux films sur la Croisette, où ils ont été montrés en 1964 à la Semaine de la critique et en Sélection officielle. «Mais le cinema novo, c'est Glauber Rocha», dit sans détour Pereira dos Santos, lui-même considéré comme l'un des précurseurs du mouvement. Un cinéma politique, subversif, qui dévoilait soudain la réalité brésilienne et ses injustices, en assumant la pauvreté de ses moyens, à la fois «pour montrer le sous-développement et réfléchir au moyen d'en finir avec lui», selon le mot du critique Luiz Carlos Avellar.

Aux oubliettes. Une vraie révolution au Brésil, où le cinéma, marqué par la chanchada, ne renvoie alors qu'une image édulcorée de la société en rêvant d'une industrie calquée sur Hollywood... «La tragique originalité du cinema novo, c'est notre faim, étrange surréalisme tropical pour l'Européen, honte nationale pour le Brésilien», écrit Rocha dans son manifeste de 1965, l'Esthétique de la Faim. Ce cinéma, mais également Rocha, à la fois g