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Libération
Critique

Atours de piste

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publié le 13 mai 2004 à 0h35

L'aficionado cinéphile le sait : à Cannes, l'Acid n'est pas (seulement) le nom donné à une substance chimique aux joyeux effets hallucinatoires mais une manière de festival off à valeur de test souvent radical. Les films y ont une puissance de feu commerciale de la taille d'un buvard ? Et alors. L'idée est belle que des cinéastes gèrent eux-mêmes l'Acid comme une chaîne de solidarité, choisissant au coup de coeur de défendre d'autres réalisateurs en demande de coup de main, particulièrement du côté de la diffusion (notons que les films seront tous repris à Paris, à l'Espace Saint-Michel dès le 4 juin). Certains de ces essais ont parfois été vus ailleurs (ainsi Mystification de Sandrine Rinaldi, qui avait laissé son empreinte d'étrangeté cet hiver sur Belfort), peu importe.

La vitrine cannoise de l'Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion a décidé d'ouvrir avec Des épaules solides. Titre manifestement ironique (surtout quand on sait que l'Acid fermera le 21 mai avec un mystérieux Ne faites pas de cinéma, d'Oren Nataf !) pour ce premier film franco-belgo-suisse d'Ursula Meier, assistée au scénario par Frédéric Videau (réalisateur de Variété française et scénariste d'Alain Guiraudie), à propos de la (sur)vie dans un centre de sport-études d'une adolescente préparée à être une championne d'athlétisme. A mille bornes d'une approche docu-télé, la mise en scène est volontairement stylisée, avec un sens bousculé des enchaînés, donnant au corps du sujet une approche subjective,