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Libération
Interview

Frédéric Sojcher

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Cinéaste belge, 37 ans, auteur de Cinéastes à tout prix, documentaire (sélection officielle, hors compétition)
publié le 13 mai 2004 à 0h35

1. Le comble pour un cinéaste ?

Etre en phase avec son temps. Combien de cinéastes n'ont pas payé au prix fort d'être en avance sur leur époque ? Certains «grands» ont aussi pris du retard... et restent bloqués dans une forme dépassée, décalée (sans retrouver la grâce).

2. Le dernier film que vous avez vu ?

Lost in La Mancha, qui vient seulement de sortir en salles en Belgique. J'ai été un peu déçu, comme je l'avais été en visionnant Au coeur des ténèbres, d'Eleanor Coppola (l'épouse de Coppola, auteure de ce docu sur le tournage d'Apocalypse now, ndlr). J'ai l'impression que ces making-of ne nous dévoilent qu'une partie des coulisses et restent très «politiquement corrects». J'ai vu pire...

3. Avez-vous un fétiche ?

Non, une mascotte : Isabelle.

4. Si vous étiez un personnage de cinéma ?

J'oscille entre deux natures. Je peux m'identifier à Atanarjuat, cet Inuit traqué, qui court sur la banquise. Mais la plupart du temps, je me verrais plutôt dans la peau de Cary Grant, dans l'Impossible Monsieur Bébé : entre maladresse et tourbillon... burlesque.

5. Si vous étiez une réplique ?

«Bonne Chance», en hommage à Guitry qui, dans son film, offre un billet de loterie à Jacqueline Delubac avec ce souhait. Le billet est gagnant et l'amour sera aussi au rendez-vous : le couple se forme avec un seul objectif ­ dépenser en un minimum de temps et en se faisant au maximum plaisir l'argent indûment perçu. La fable n'est pas pour autant amorale : c'est comme si appeler la chance la faisait venir à v