Six films asiatiques (Japon, Corée du Sud, Thaïlande) concourent cette année pour la palme d'or, plaçant l'Asie dans un rapport d'équilibre avec la France et les Etats-Unis. Signe de santé artistique et économique après une dure crise qui a surtout entamé les forces du cinéma d'action de Hongkong. Deux films japonais lancent en majesté la compétition officielle (Nobody knows de Hirokazu Kore-eda) et la Quinzaine des réalisateurs (The Taste of Tea de Katsuhito Ishii). Deux films plutôt longs dont les personnages principaux sont des enfants et des adolescents, réalisés par deux cinéastes de la même génération.
Kore-eda (né en 1962) est connu de nos services, la sortie simultanée de ses deux premiers films (After Life et Maborosi) ayant révélé un auteur attaché à la fragilité de l'existence, tramant dans des lumières de crépuscule des histoires de deuils et d'abandon. Cette fois, il chronique la vie de plus en plus pouilleuse de quatre orphelins à Tokyo, livrés à eux-mêmes, leur mère disparaissant du jour au lendemain sans laisser de traces. En revanche, aucun des deux précédents films de Katsuhito Ishii (né en 1966), Sharksin Man and Peach Hip Girl et Party 7 (énormes succès au box-office nippon en 1999), n'a été distribué en France. Il est l'auteur du court manga ultraviolent qui surgissait au premier tiers du Kill Bill 1 de Tarantino. Il a participé au Japon à de nombreux projets en 2D et 3D (Hals and Bons, Trava...), il est connu pour ne pas écrire de scénario et travailler