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Libération

Grève au palace et blues intermittent.

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Paroles de grévistes du Carlton et d'opposants à l'accord conclu avec le Festival.
publié le 14 mai 2004 à 0h36

On n'avait pas assez des intermittents ; voilà que les employés du Carlton s'en mêlent. Et l'heure est grave : «Stoppons le déclin d'un palace !» clame la banderole posée, hier, à l'entrée du Carlton. Le personnel est en grève depuis le matin, 7 heures. «Nous voulons du pognon !» crie l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC. Sur la Croisette, les badauds matent : ça les change des stars. Les caméras débarquent. «Aujourd'hui, c'est nous qui passons à la télé !» se réjouit Annie, femme de chambre. Les grévistes veulent 5 % d'augmentation (contre les 3 % accordés pour début juin), 200 euros de prime pour le Festival, et 200 euros en fin d'année. Dans son bureau, le directeur Didier Boidin rechigne : «Ces propositions ne sont pas acceptables. On a toujours été ouverts aux discussions, mais, là, on prend le Festival en otage. Et nous, on ne négocie pas sous cette pression.» Serge Muloz, garçon d'étage, délégué FO, répond : «Depuis 1971, il n'y a jamais eu un arrêt de travail pendant le Festival. Tant que la direction ne nous recevra pas, on sera là.» Annie, la femme de chambre, ajoute : «On n'a rien. Que des miettes. On veut une part du gâteau.»

«Monseigneur». 13 h 30, la direction va déjeuner sur la plage. La petite troupe en grève traverse la Croisette pour lui gâcher le repas : «Monseigneur ! Il est temps de nous écouter !» Passent d'accortes hôtesses Stella Artois : «Attention ! Le patronat nous envoie des gonzesses !» Au palace, qui accueille Quentin Tarentino et Brad Pitt, le servi