Menu
Libération
Critique

Au choeur des vanités

Article réservé aux abonnés
publié le 17 mai 2004 à 0h39

Occupant la place laissée par Claude Sautet, Agnès Jaoui offre avec son deuxième long métrage, premier film français en compétition, la preuve d'un savoir-faire imparable dans le registre de la comédie de moeurs. Photographie d'un état de la société à travers le portrait d'une poignée de bourgeois cultureux filmés dans leur activité favorite (parler, entre deux silences qui pèsent leur poids de rancunes), Comme une image se déroule dans le milieu littéraire. Etienne Cassard (Bacri dans son numéro réjouissant d'ours mal léché) est un écrivain renommé, responsable de collection dans une maison en passe de fusionner avec un grand groupe. Il a une fille d'un premier mariage raté, Lolita (Marilou Berry, fille de Josiane Balasko), adolescente qui apprend le chant classique et se déteste parce qu'elle se trouve grosse. Sa professeure de chant, Sylvia Miller (Agnès Jaoui), admiratrice du père de Lolita, partage sa vie avec un autre écrivain, Pierre Miller (Laurent Grevill).

Doux-amer. Plus sérieux que le premier film à succès d'Agnès Jaoui, le Goût des autres, mais dans le même esprit choral et doux-amer, Comme une image est une analyse des liens de sujétion qui ne cessent de se tisser dans les moindres occasions de la vie familiale, amicale, amoureuse ou professionnelle. Ces gens cultivés, convaincus d'évoluer sans entrave autre que celle de leurs névroses, se voient tour à tour flattés et humiliés par le mouvement dévorant des intérêts privés. Qu'avons-nous fait de nos idéaux ? C'e