En compétition pour son deuxième long métrage, Agnès Jaoui montait hier soir les marches du Palais. Où elle était autant attendue comme réalisatrice et actrice de Comme une image que comme égérie des intermittents. Une image qui, justement, lui colle à la peau depuis son discours combatif à la cérémonie des césars.
Comme une image confronte deux visions de la culture : l'une médiatique, influencée par la télévision, et l'autre plus discrète (le concert dans une petite église), plus authentique...
Pour ma première émission de télé, j'avais été invitée avec Jean-Pierre (Bacri, ndlr) parce que nous avions écrit une pièce de théâtre. Pour préparer l'émission, l'animateur m'a demandé quelles étaient mes marottes, mes phobies, si j'avais peur des araignées... Avec Comme une image, j'ai voulu montrer que la télé bouffe les gens et régurgite souvent le pire côté des êtres.
L'écrivain-éditeur incarné par Jean-Pierre Bacri explique que «c'est le plus facile qui se vend». Vous êtes tentée par la facilité ?
Quand j'écris, je ne sais pas faire autrement que de penser à ce que j'aimerais voir sur un écran. Cela ne m'empêche pas de m'interroger sur le fait que mes films marchent (rires). Mais ça ne veut pas dire que tout ce qui a du succès est mauvais. Il est vrai que chez les grands cinéastes, j'ai souvent constaté que leur film le moins personnel était souvent celui qui avait le mieux marché.
A travers les doutes de l'écrivain, ou les angoisses de sa fille chanteuse, vous donnez une vision pl