Les intermittents tardaient à faire dégénérer le festival. Alors, les policiers leur ont donné un coup de main, ou de poing, samedi, avec efficacité. Samedi, 17 h 45. Ça s'appelle «Les flics cognent au Star», ce ciné, rue d'Antibes, que quelques dizaines d'intermittents et précaires ont choisi d'occuper. Leur premier acte olé olé : ils bloquent des projections du marché du film, pour «enrayer la machine économique du cinéma». Bon enfant, mais les spectateurs ne sont pas ravis, ni la direction du ciné, qui appelle la police. Un premier type bizarre, en civil, traîne. S'en va. Revient avec ses copains. Et là, du grand art. A six, ultraviolents, ils foncent sans s'annoncer dans le cordon des manifestants potaches barrant l'entrée.
Des flics ? Ils n'ont pas de brassard. Des vigiles brise-grève ? Les manifestants ripostent. Les six énergumènes sortent leurs brassards «Police». Empoignades. Coups. Un policier en civil enfonce son doigt dans l'oeil d'un manifestant. Arrive le commissaire André Trouvé, patron des flics de Cannes, qui indique : «On a ce qu'il faut.» Des CRS déboulent. Cognent à tout-va. Evacuation du ciné. Les manifestants, sonnés, apeurés, sortent les mains en l'air. Les flics les projettent dehors. Les six civils ressortent : ils veulent des interpellations. Visent des gens et foncent. Interpellations particulièrement violentes. Du sang coule. Ça matraque, même un policier municipal se défoule.
Parmi les visés, Tommaso di Giorgi, 44 ans, chômeur. Militant d'AC !, il