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Libération
Critique

Un ticket pour l'Asia chic et trash.

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publié le 17 mai 2004 à 0h39

Quasi émeute pour la projection de samedi après-midi, foule lookée pour celle du soir, rumeur (un temps) d'une arrivée impromptue de Marilyn Manson (et ce fut, en lieu et place, Brian Molko de Placebo), la Quinzaine a incontestablement réussi son coup en s'emparant du second film d'Asia Argento. Car la présence de la mante religieuse gothique rassemblait aussi bien l'ado métal descendu pour le week-end que le fanzineux qui court les projos du marché à la recherche du moindre truc bizarre, pour ne rien dire des journalistes, qu'on peut accuser de tout sauf de la moindre malveillance envers la Cruella fille du grand Dario.

Si on en juge à son seul casting, The Heart is Deceitful Above All Things bat des records du monde du superchic : Peter Fonda, Ornella Muti en caution old school, Marilyn Manson, donc, la prêtresse no wave Lydia Lunch, le countryman Hasil Hadkins et une BO signée Sonic Youth en attribut punk rock, John Robinson (le blond d'Elephant), Winona Ryder, Michael Pitt, convoqués en une galerie de caméos. Si on le considère à l'aune de sa photographie, le film représente une autre façon de faire du cinéma aux Etats-Unis, images composées avec urgence et style par Alan Edwards, le chef op de Larry Clark et Gus Van Sant. Le film est adapté d'un roman de J.T. Leroy (à paraître ici en janvier), auteur à l'allure de fille, créature étrange de 22 ans hantant la faune new-yorkaise, croisement indistinct entre Françoise Sagan et Giulietta Masina. Ce livre est celui de son enf