Marquant le retour diplomatique de l'Allemagne en compétition officielle après de longues et offusquantes années d'absence, The Edukators (en VO, Die Fetten Jahre sind vorbei, c'est-à-dire en gros Les années fastes sont derrière nous) ne fait pas de mal à une mouche. Heins Weingartner, d'origine autrichienne, est diplômé de neurochirurgie. Il a eu une jeunesse de militant gauchiste, vivant dans un squat berlinois. Son second long métrage (après le Bruit blanc, 2002) raconte les aventures d'un trio d'adolescents, deux garçons, Jan et Peter, une fille, Jule, remontés à bloc contre la chape de plomb du capitalisme. Ils mènent des actions de terrorisme soft en pénétrant dans les baraques de beaux quartiers pour y mettre leur souk (mais sans rien voler). Un jour, ils tombent sur le propriétaire et n'ont pas d'autre choix que de le kidnapper. Le quatuor atterrit dans un chalet isolé en montagne et apprend à se découvrir. Le salaud de bourgeois, plein aux as, révèle qu'il a eu une jeunesse d'activiste de gauche. Les jeunes n'en reviennent pas. Tout le monde fume du shit en examinant la relativité des idéaux...
Tourné en DV, dans un esprit dogma tardif, The Edukators essaie de nous dire quoi ? Que les gros salaires d'aujourd'hui sont des renégats post-soixante-huitards, que la contestation est encore possible, même si les utopies mal réalisées ont laissé les sociétés occidentales entre les mains des spéculateurs et des flics, que le tiers-monde souffre pendant que les mondes riches c