Des salariés de palace en grève qui montent et descendent la Croisette en espérant l'extension du domaine de leur lutte, des intermittents qui déploient leurs drapeaux rouges devant le plateau de Canal +, un ministre qui joue l'apaisement : hier, le Festival de Cannes, versant social, se poursuivait sur plusieurs fronts.
La première nouvelle est tombée dimanche soir. Par surprise. S'invitant à la conférence de presse des intermittents au palais des Festivals, le ministre de la Culture, titillé par le comédien Samuel Churin, répond positivement à une revendication du mouvement sur la réintégration des exclus de l'assurance chômage (lire ci-contre). Du coup, lors d'un déjeuner hier avec quelques journalistes, Renaud Donnedieu de Vabres, entre langoustines, mouton-cadet et foie gras, imagine déjà le conflit en voie d'apaisement : «Pour les festivals de l'été, nous ne devrions plus être dans le cadre du conflit.»
«Pas de victoire». Au lendemain des violences policières, son geste d'ouverture vise avant tout à éviter de nouveaux points de friction au festival. Mais l'avancée n'est pas suffisante pour les intermittents. Jérôme Tisserand, de la coordination, salue «la volonté affirmée du ministre de sortir de la crise», mais prévient : «Ce que l'on veut maintenant, c'est des preuves. Des circulaires d'application. Du papier, noir sur blanc. Et surtout, l'ouverture de négociations avec l'ensemble des concernés.» Pour le comité de suivi, le cinéaste Luc Leclerc du Sablon affirme : «Il