Où va le cinéma européen ? Pas loin, ma bonne dame. Heureusement, Viviane Reding s'en occupe. Hier, la commissaire européenne à l'Education et à la Culture trimballait à Cannes les ministres de la Culture de 18 des 25 Etats membres. Ils avaient l'air contents. Normal, il faisait beau et tout n'était que consensus. Jusqu'à la conférence de presse de Jean-Luc Godard. «Bien qu'elle soit blonde, cette vilaine fée Viviane est une vraie bête noire pour nous», a assuré le réalisateur suisse. La dame Viviane ayant choisi, comme thème de cette Journée de l'Europe, «Comment devenir cinéaste en Europe», la voilà habillée pour l'hiver : «Elle veut créer des "cinéastes européens", ricane Godard. Un peu aberrant. Je ne vois pas comment on peut créer un "cinéaste européen". Ça m'a rappelé quand certains dirigeants voulaient créer des surhommes. Ou alors, autant Frankenstein.» Exécution finale : «C'est une nullité, cette dame. Je crois qu'elle a fini, du reste.» Dame Viviane doit rendre, à l'automne, son beau tablier qu'elle porte depuis cinq ans. Mais le voilà irrémédiablement taché. Godard, ce n'est pas l'Europe galante : comme il sort de la salle de conférence, Viviane entre et prend sa suite, pour vendre son beau programme. Pas facile.
Le compresseur américain se frise. Alors, le cinéma en Europe ? «Les ministres ont vraiment du pain sur la planche», reconnaît Viviane, en VF. Elle aussi. Il y a 450 millions de spectateurs potentiels. Mais, en moyenne, chaque pays en Europe passe 70 % de