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Libération
Critique

Dans les courts de grands

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publié le 20 mai 2004 à 0h41

«Nous espérions secrètement que les cinéastes profiteraient du thème du portrait pour tourner cette scène qui occupe leurs esprits depuis longtemps, comme une scène primitive de leur désir de cinéma, mais qui n'avait pu jusque-là s'intégrer dans leurs autres films», explique Frank Beauvais, le responsable de cette série de films, sans doute la plus attendue des collections du moment. Quinze courts métrages qu'Arte commence à diffuser à partir de lundi et jusqu'à l'automne, rassemblant une confrérie de cinéastes français chic, certains déjà très expérimentés, d'autres se jetant pour la première fois à l'eau, de Jean-Claude Guiguet à Dominique Marchais en passant par Thierry Jousse, Thomas Salvador, le photographe Lucas Tizon ou le dandy pop Philippe Katerine.

Opéra de dix-sept minutes. Frank Beauvais a résumé dans sa présentation toutes les possibilités de détournement qu'un tel titre ­ il en fallait bien un ­ porte en lui : Portraits, puisqu'il arrive un moment où tout film en est un. Portraits, puisque la commande n'empêche pas l'intimité, le secret. Quatre d'entre eux sont à Cannes : la Peur, petit chasseur de Laurent Achard ; Tristesse beau visage de Jean-Paul Civeyrac ; le Dieu Saturne de Jean-Charles Fitoussi ; et Capitaine Achab, de Philippe Ramos. Quatre ovnis, de toute évidence.

Pour l'alunissage, suivez le guide : le Dieu Saturne de Fitoussi (auteur des Jours où je n'existe pas...) est un exercice libre où les statues antiques de la mythologie regardent vivre et s'ent