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Libération
Critique

Rien à boire avec le titre.

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publié le 21 mai 2004 à 0h43

Dans le rôle de celui qu'on n'avait pas vu venir, Whisky, de Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll, fait tout à fait l'affaire. Certes, le film précédent des deux jeunes réalisateurs uruguayens (tous deux 30 ans), 25 Watts, nous avait mis en alerte : une sorte de chronique du néant par quelques bons à rien. Il semble que, dans le même esprit, on se retrouve dans la même ville (Montevideo), au bord du même océan (l'Atlantique). Très loin d'un quelconque cliché exotique, n'était-ce la présence dans le décor de quelques palmiers, on pourrait penser que ça caille façon pointe du Raz fin février. Tout le monde a de gros manteaux et le soleil n'est pas au générique.

Monsieur Köller et Marta. Encore plus gris, le visage pluvieux de monsieur Jacobo Köller, vieux garçon mutique confiné dans la répétition de ses routines domestiques. Point d'orgue de son emploi du temps : le lever du rideau de fer de son atelier de confection. Monsieur Köller est en effet le proprio d'une fabrique de chaussettes (les fameuses chaussettes Köller, mondialement connues dans un rayon de 300 mètres).

On ne la remarque pas tout de suite, parce qu'elle n'est pas grande, mais, dans ce paysage neurasthénique, il y a aussi la triste figure de Marta, qui, aux côtés de monsieur Köller, fait office à la fois de contremaître, secrétaire, faiseuse de tasse de thé et conseillère en bricolage quand tout fout le camp (notamment un très agaçant store mécanique qui, dans le bureau de monsieur Köller, s'ingénie à se coincer). O