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Libération
Interview

Tony Gatlif

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Tony Gatlif, 55 ans, présente Exils, chronique du retour en Algérie d'un jeune pied-noir et de sa compagne, en compétition officielle.
publié le 21 mai 2004 à 0h43

1. Quel est le comble pour un cinéaste ?

La mégalomanie. Parce que c'est là où il perd tout le monde, à commencer par lui-même.

2. Quel est le dernier film que vous ayez vu ?

En tout cas pas Exils : je l'ai vu un million de fois, tellement que c'est comme si je ne l'avais pas vu ! Je ne fais pas des films pour qu'ils aillent à Cannes, mais on attendait depuis un mois pour savoir si Exils serait retenu et, autour de moi, on commençait à s'impatienter. On était fin avril, à la veille de l'annonce de la sélection officielle cannoise. Alors, le mardi, j'ai coupé le téléphone portable, je suis entré dans le premier cinéma sur ma route, au Forum des Halles, et il y avait ce film coréen : Printemps, automne, été, hiver... et printemps de Kim Ki-duk. Un truc très zen qui convenait parfaitement à l'ambiance du moment ­ les films se voient comme on est, dans le moment où on est. En temps normal, je ne sais pas si j'aurais aimé ce truc très faux, un peu Walt Disney. Mais ça m'a bien relaxé.

3. Avez-vous un fétiche ?

Pas un fétiche, mais des rejets. Par exemple, s'il m'arrive une merde avec un pantalon très cher, je ne le mets plus et je le jette.

4. Si vous étiez un personnage ?

Zampano, le colosse de foire de La Strada de Fellini (1954). C'est un vrai humain qui découvre à la fin du film qu'il est un salaud avec Gelsomina ­ comme tous les hommes, on est tous comme ça avec les femmes, mais on est très peu à s'en rendre compte.

5. Si vous étiez une réplique ?

«Paris est trop petit pour ceux qui,