Menu
Libération

En marge des marches, le contrechamp «Ma Mère».

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 2004 à 0h47

Il n'y a pas que les films présents à Cannes qui tirent un profit médiatique et bien naturel du plus grand festival du monde, il y a aussi certains absents. Ma Mère, de Christophe Honoré, fait partie de ces rares cas d'espèce pour lesquels une sortie pendant Cannes et en l'absence de toute sélection cannoise aura finalement présenté plus d'avantages que d'inconvénients. Pourtant, Ma Mère, adapté du classique de Georges Bataille, avait un parfait profil de «sélectionnable» : un jeune metteur en scène prometteur, le casting le plus glamour et décalé de la saison, une matière à la fois sulfureuse et lettrée et une adaptation sujette à l'empoignade critique comme les affectionne la Croisette.

Après avoir longtemps espéré une sélection en compétition officielle parmi le peloton français, comme c'est l'objectif légitime de tout producteur, Paulo Branco a exprimé face à l'officiel refus cannois un mécontentement que l'on peut comprendre. Pourtant, en maintenant la sortie du film au beau milieu de la manifestation, il a sans doute eu en faveur du film le geste le plus malin et protecteur qui soit, et une fois passée la cavalcade abrutissante dont Ma Mère n'était pas, on constate que le camouflet a plutôt eu l'effet d'un atout.

En termes médiatiques d'abord, le film de Christophe Honoré a bénéficié quinze jours durant d'un étrange statut d'absent indécidable, fantomatique certes, mais mentalement présent puisque toute l'équipe était sur place pour participer à sa promotion, notamment (