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Libération
Interview

Depardon récidiviste

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Le cinéaste-photographe retrouve le terrain judiciaire avec «10e Chambre, instants d'audiences». Dans un long entretien, il revient sur cette plongée dans la justice ordinaire.
publié le 2 juin 2004 à 0h53

De mai à juillet 2003, Raymond Depardon et son équipe ont obtenu l’autorisation, hors norme, de filmer le déroulement des audiences de la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Dix ans après Délits flagrants, c’est un nouveau témoignage sur le fonctionnement de la machine judiciaire, sa manière de révéler, de normer, voire de broyer, des vies ordinaires ­– de la conduite en état d’ivresse aux déférés de la nuit. Depardon scrute douze affaires, suit douze récits, enregistre douze décisions, mais toujours selon une même incarnation de la justice : Michèle Bernard-Requin, qui préside la chambre, personnage central de ces minidrames.

Présenté à Cannes, hors compétition, 10e Chambre... vient nourrir l’actualité Depardon de ce printemps. Le photographe présente une exposition sur les Jeux olympiques (jusqu’en août à l’hôtel de ville de Paris) et une autre sur San Clemente, à Cadillac, en Gironde (à partir du 4 juin); le cinéaste, une intégrale de ses seize longs et vingt courts métrages au cinéma parisien Le Champo, à partir du 9 juin. Depardon avoue volontiers s’être parfois inspiré, dans la préparation de son nouveau film, des «Carnets de justice», chronique des tribunaux correctionnels publiée tous les lundis dans Libération. L’auteure de cette chronique a rencontré le cinéaste, bientôt 62 ans, toujours rond et jovial.

Après Faits divers en 1983 et Délits flagrants en 1994, pourquoi avoir à nouveau ch