Devant relever le défi du toujours plus, la saga filmique Harry Potter a choisi de changer de main. Contrairement aux deux premiers épisodes, cette troisième mouture ne se pare pas des oripeaux du Père Noël pour séduire en sortie mondiale, mais arrive sur les écrans plus discrètement (mais pas moins massivement) en fin de printemps. Le look des trois protagonistes, Harry, Hermione, Ron, a subi quelques changements : suivant leur mutation ado, ils ont troqué leur costume de collégiens british pour un autre, plus globalisé, l'uniforme streetwear jeans-polo-blouson-baskets. Il s'agit de faire converger l'aspect des personnages et celui de leur public, la dictature des ados étant à la fois une fameuse recette commerciale et l'un des ressorts psychologiques de la planète. Seule exception à cette teenagerisation : l'aspect physique de ces jeunes gens de 14 ans est propret, les couleurs de bon goût, l'acné gommée, et les paroles nettoyées des jurons et borborygmes.
Moulinette. Autre changement, le réalisateur : Alfonso Cuaron, le Mexicain de Y tu mama tambien, prend le relais de Chris Columbus, passé aux manettes de la production. Sûrement plus doué que Columbus, cinéaste très pépère, Cuaron avait pour mission de battre la mayonnaise un peu plus vite, tout en respectant les ingrédients de la sauce Potter. Visuellement, l'affaire est faite : plus mystérieux, plus Donjons & Dragons, replacé au sein d'une nature hostile, ce Prisonnier d'Azkaban est indéniablement inventif. Les cours et