L'affiche fait tellement peur que par contrecoup, le film ne se trouve pas si mal. Wonderland tient de Traffic, navet à succès pas si ancien sur les pistes de la drogue, et de Blow, avec Johnny Depp dans un de ses rôles les plus drogués, entre autres films à base de poudre, de banditisme et de cul style King of New York ou 21 Grammes.
Soit un thriller junkie, filmé et monté en cup-up subjectif baba filtré, sous-ex et zébré en bichromie split-screen pour suggérer les altérations sensorielles, en costumes d'époque. Les années 70 en l'occurrence ; d'où pilosités afros et franges. Sans compter la musique rock stoned de Free aux Cars en passant par Patti Smith chargé au horse.
La narration disjonctée des Wonderland Murders (titre original) se diffracte en variables combinatoires au fil des témoignages. Chaque acteur, chaque information, au lieu d'éclairer le récit, la vérité, embrouille davantage la sordide affaire de règlement de comptes en jeu, compliquée de meurtre, vols et doubles-jeux.
Il faut dire que dans la fine équipe de pushers, balances et radasses impliquée, Ron, Lind, Nash, Josh, pas un pour rattraper l'autre. A commencer par le héros. Parasite accro à grande gueule décrit comme une «grosse queue avec pas de couilles», ce Rocco Siffredi local s'est jadis fait un nom dans le porno : Johnny Gourdin classe. Une scène illustre cette problématique de la star X débandée, forcée de sortir sa saucisse dans une fête devant les filles, qui font «oooh», l'une demandant même :