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Libération
Interview

«Les acteurs ont souvent peur de moi»

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publié le 23 juin 2004 à 1h10

Béatrice Dalle reçoit dans son quartier et dans son café, entre deux matchs de foot diffusés sur écran géant. En fait, la soirée durera bien après le second match. A bientôt 40 ans, l'actrice la plus sauvage du cinéma français aime toujours la vie et la fête. Avec 23 films en dix-huit ans de carrière ­ jusqu'au récent Clean d'Olivier Assayas présenté à Cannes ­, elle n'en est pas moins une institution que l'on honore. Comme à partir de vendredi au Festival de La Rochelle qui, pour sa 32e édition, lui offre hommage (dix films) et carte blanche (quatre films de Resnais ou Pasolini). Dalle professant ne croire et ne faire confiance «qu'aux metteurs en scène et exclusivement à eux», il semblait naturel, pour parler cinéma et évoquer sa place dans le septième art, de passer par sa filmographie : commenter, film par film, les principales rencontres de sa carrière.

«37° 2, le matin» (1986), de Jean-Jacques Beineix

«C'est un film que je n'ai jamais revu, depuis une seule et unique projection au moment de sa sortie. Le cinéma m'est tombé dessus, je n'y avais jamais pensé. Je n'étais pas de ce milieu, je ne foutais rien, je ne bossais pas. On m'a proposé des photos, dans la rue, qui ont fait la couverture de Photo, vers 1984, sur le thème des Lolita. J'avais 19 ans, et je crois que Dominique Besnehard, l'agent d'acteurs, a vu ça et a flashé sur moi. Par lui, on m'a proposé le film de Beineix, c'était abstrait pour moi. Alors, on m'a filé 80 000 balles, je trouvais ça énorme. J'étais con