Washington de notre correspondant
Heureusement pour Michael Moore, il existe des gens comme Bill O'Reilly, star de la chaîne Fox News, chroniqueur ultraconservateur, ultraméchant avec ses invités dès qu'ils ne pensent pas comme lui. Ecumant contre Moore, qui passe d'un média à l'autre pour vanter son film (vendredi sur les écrans américains), O'Reilly a comparé les méthodes du cinéaste à celles de Joseph Goebbels. Le parallèle a choqué, scandalisé, horrifié, indigné... et assuré au film une nouvelle petite publicité.
Controverse. Comme Mel Gibson et sa Passion, Michael Moore sait très bien jouer sur le marketing de la controverse. C'est ainsi qu'il vend ses produits, films ou livres. Les affiches de Fahrenheit 9/11 annoncent d'ailleurs la couleur : «Controverse ? Quelle controverse ?», lancent-elles en slogan d'accroche.
Il faut le comprendre, poor Moore. Il n'est pas Spielberg, il tourne des documentaires, et il a le handicap d'être marqué politiquement. Pour se distinguer, il doit faire de la mousse médiatique. Et il a compris que plus ses adversaires s'acharnent, plus les ventes grimpent, surtout à l'approche des élections. Même les politiciens les plus aguerris se laissent prendre au piège : le mois dernier, Bush-le-père a ainsi traité Moore de «fumier» («slimeball») et qualifié son film d'«attaque vicieuse contre [son] fils». Du nanan pour 9/11. Move America Forward, une association de droite, essaye encore de bloquer cette «chose offensante pour nos troupes»... entretenan