L'affreux et salace Shrek, bourru mais bon bougre, demeure le plus charismatique des ogres synthétiques, tant fluorescent que flatulent, bidonnant que bedonnant. Starisé à Cannes, oscarisé à Hollywood, il n'en finit pas de faire un tabac: le week-end de sa sortie aux Etats-Unis, fin mai, il engrangeait déjà 108 millions de dollars de recettes.
Torride. Acoquiné bon gré mal gré à un baudet volubile, ayant libéré la fringante princesse Fiona de l'emprise d'un dragon gigantesque, l'ermite des marais file désormais le parfait amour avec sa dulcinée. Laquelle se fait rondelette, en résonance avec la corpulence de son glouton galant. Après une lune de miel torride, ils sont conviés à se rendre dans le lointain royaume de la princesse (Far Far Away) où l'on s'apprête à célébrer ses épousailles. Affligé par la dégaine peu protocolaire du prince charmant, le roitelet appelle une maîtresse fée à la rescousse. Un matou mousquetaire également mandaté tire mieux son épingle du jeu : le Chat Potté, réputé tueur d'ogres (griffé Gustave Doré), fait merveille.
Les principaux maîtres actuels du genre (artistes, infographistes et polytechniciens du pixel) se retrouvent au générique, à commencer par Andrew Adamson, crédité au scénario et à la réalisation, assisté de bon nombre de frenchies (1). Shrek 2, loin d'être un simple remake, est largement supérieur au précédent. La gestuelle des personnages, la fourrure des animaux, la carnation et le comportement des humains, ont été considérablement amé