Le Caire de notre correspondante
Aujourd'hui, la 7e Biennale des cinémas arabes, à l'Institut du monde arabe de Paris, présente en compétition le film de Hala Galal, Entre femmes. C'est une vision inédite de l'évolution du féminisme en Egypte, sujet délicat entre tous. Un film inégal, parfois confus, mais porteur de scènes d'une sincérité par moments très forte. Débarrassé des pudeurs ou des tabous qu'une vision européocentrée aurait entraînés, il convainc par sa franchise. Ainsi du dialogue autour du voile islamique, par trois générations de femmes d'une même famille, aux opinions opposées sur le sujet, qui éclaire avec crudité un aspect souvent mal perçu de la société égyptienne.
Série. Le film de Hala Galal fait partie d'une ambitieuse série de documentaires produite par l'Egypto-Libanaise Marianne Khoury : «Elles, pionnières», douze films pour douze évocations de la femme à travers le monde arabe, déclinées par des réalisateurs venus des rives sud de la Méditerranée. L'occasion d'impulser un genre jusqu'alors inexistant sur la scène arabe.
Aucun des films ne prétend à l'objectivité. Chacun a la couleur de son auteur, et laisse infuser émotions et partis pris. «Des visions de l'intérieur», selon Marianne Khoury, non formatées, dans lesquelles le monde arabe prend de multiples visages. Comme celui de Kifah Afifi, filmée dans Terre de femmes par le Libanais Jean Chamoun, après ses six ans dans la sinistre prison de Khiam, dans un Sud-Liban sous occupation israélienne. On y voi