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Libération

La fête du Cinéma, vitrine de films en soldes

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publié le 30 juin 2004 à 1h15

La fête du Cinéma est une manifestation si bien banalisée que son vingtième anniversaire est pratiquement passé inaperçu. Elle ne fait plus événement mais elle reste très populaire : la vingtième édition, close hier soir, n'atteindra peut-être pas le chiffre records de 1999 (4,3 millions d'entrées à l'actif de la manifestation, largement sous l'effet du bulldozer Matrix) mais elle promet de figurer parmi les bons crus, avec une hausse de la fréquentation nette par rapport à l'an dernier.

Selon Jean Labé, président de la Fédération nationale des cinémas français, qui regroupe les principaux exploitants de l'Hexagone et pilote les réjouissances, on peut attribuer au total 50 millions d'entrées sur vingt ans à cette célébration typique de la Mitterrandie des années 80. Conçue sous l'influence de Jack Lang dans la foulée de la fête de la Musique, elle s'appelait alors «le jour le plus long du cinéma» et ne durait que 24 heures. Depuis 1993 et le fameux «passeport» valable trois jours, elle a pris une ampleur particulière et doit désormais se comprendre comme une opération commerciale stratégique placée au début de l'été. Avec la période des fêtes de fin d'année, l'été est devenu la saison la plus rentable pour le cinéma industriel américain. Aux Etats-Unis, il y a déjà longtemps que les summer holidays constituent le terrain d'affrontement favori des superproductions divertissantes. Les pluies de records et de bénéfices tombent désormais beaucoup plus dru de juin à septembre qu'