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Libération

«Les Fils du vent».

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par BAYON
publié le 30 juin 2004 à 1h15

Au moment où l'on décrocherait (le voisin qui lisait à la lampe torche pendant les réclames bâille), une séquence réveille l'intérêt divagant. Un petit film dans le film, à Bangkok, évoque la quête initiatique, par l'un des Fils du vent, de son grand-père local. Dans un monastère muay-thaï lacustre, il est visité par les mânes ancestraux (qui lui soufflent tels préceptes du galimatias biblico-pagnolo-zen universel, sur l'air de «Ton adversaire c'est toi»).

Dans la foulée, le même reçoit l'esprit d'un pote du vent qui en a pris sous le crâne, chu de dix mètres de haut sur le cervelet ­ occasion de nouveau film dans le film du film : une séance de m'bwiti gabonais du pneumocéphalé comateux le rafistole. Hop, guéri.

Les Fils du vent (sans doute parce qu'ils sont censés voler) sont filmés en western-spaghetti yakisoba, avec un certain sens de l'emphase visuelle. A noter que nul rap ne vient appuyer le jeunisme du propos ­ un rock genre Désir Attaque solde l'affaire; signe des temps .

Une «fille du vent», cependant, justifie idylle vaguement Roméo-Juliettesque. Ce joker au féminin, soeur d'un Lorenzaccio yamakasi d'appoint, n'est pas mal ­ à suivre, hors de ce cadre martial de variété, cantonnant la dame au froncement «jungle urbaine» convenu.

Plusieurs scènes se déroulent (littéralement) sur des échafaudages : autant d'hommages aux Tribulations d'un Chinois en Chine, de Jules Verne, Philippe de Broca et Jean-Paul Belmondo, matrice de l'«école de Hongkong», dont descend les Fils du v