«Un bon Arabe, c'est un Arabe mort.» «Je vais quand même pas pleurer à chaque fois que je vois écrit "mort aux Arabes" sur un mur.» «Il faut les éliminer d'ici. Les payer pour qu'ils partent, débarrasser le pays de ce cancer.» «Le Ghetto ? Ça veut dire le quartier arabe, non ? C'est les juifs qui l'ont appelé comme ça.» «Parle à ma bite.» «Les Arabes doivent comprendre que la guerre ne mènera pas à la victoire mais à une plus grande extermination des Arabes. Alors ce sera la paix.» «Allez, les putes, on recule !» «La barrière est symbole. La barrière, c'est le sionisme.» Militaire à un check point, gardien de musée, tenancière de buvette, entrepreneur de travaux publics... : les Israéliens rencontrés par Michel Khleifi et Eyal Sivan sont tout sauf politiquement corrects, voire carrément racistes et parfaitement antipathiques. Ils parlent sans prendre de gants. C'est un autre Israël que l'on découvre, l'Israël d'«en bas», qui a voté massivement Sharon aux élections de 2001 et 2003.
Morcelé, couturé, défiguré. Les deux réalisateurs, l'un palestinien, l'autre israélien, ont entrepris, lors de l'été 2002, ce qu'ils appellent «les fragments d'un voyage en Palestine-Israël», le long de la route 181. Avec tous les ingrédients du road movie : les rencontres, l'imprévu, le paysage qui défile à travers le pare-brise, tout sauf la route. Car la route 181 n'existe pas, c'est une invention de Khleifi et de Sivan, un tracé arbitraire le long de la ligne de partage de 1947, la plupart du te