Certains films ont marqué durablement la culture rap et les quartiers dont cette musique est originaire. Scarface de Brian de Palma (1983), King of New York d'Abel Ferrara (1990), New Jack City de Mario Van Peebles (1991) qui renouait avec la blaxploitation de son père, Melvin sont devenus cultes dans les salons des cités HLM françaises où le cinéma se consomme surtout en vidéo et en DVD : «Un copain s'inscrit à un vidéoclub, raconte Oxmo Puccino, rappeur-cinéphile, et on se voit quatre-cinq films dans la semaine.» Son dernier album débutait d'ailleurs par un passage de Mississippi Burning d'Alan Parker. Les producteurs qui rééditent ces films en DVD en sont conscients. Ce printemps, Scarface de Brian de Palma (1983) a été commercialisé avec un CD regroupant tous les raps (une vingtaine de morceaux) qui, ces quinze dernières années, ont été inspirés par l'histoire de Tony Montana, héros du film joué par Al Pacino. En bonus, le DVD propose des interviews des vedettes du hip-hop américain qui analysent le film selon les critères du ghetto. Même opération pour King of New York d'Abel Ferrara. Là, c'est Schooly D, inventeur du gangsta-rap, qui explique l'impact du film sur son écriture. En France, ces films ont eu une influence similaire.
Rim-K, 26 ans, du groupe de rap français 113, prétend avoir vu Scarface plus de cinquante fois. A l'écouter, ce film dont il avoue avec fierté, dans son jargon, qu'il l'a «bousillé», ferait partie d'un parcours initiatique en banlieue. «Chez