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Critique

Appelé à régner

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Tendre et drôle, «Spider-Man 2», de Sam Raimi, exacerbe le dilemme du super-héros : le pouvoir ou l'amour?
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

Ceux qui cherchent toujours midi à quatorze heures peuvent toujours passer l'été à répondre à la question du jour (la dernière avant les vacances) : à quoi ça ressemble un auteur, là maintenant ? On connaît (que trop) ceux dont on aperçoit le costume de super hérault du cinéma taillé sur mesures, ceux qui au contraire le sont avec un naturel déconcertant, ceux qui ne ressemblent à rien (comme leurs films, souvent). Et puis il y a cette petite coterie d'auteurs qui le sont en dépit de tout ­ des pressions exercées sur les films, du poids des contraintes, de la peur panique de la chute, et du ridicule. Sam Raimi est l'un deux. Et pour s'en convaincre il ne faut pas plus d'une séquence du tout nouveau tout beau Spider-Man 2 : Spidey, un peu troublé, n'arrive plus à contrer ses angoisses et se révèle impuissant à papillonner

d'un building l'autre. Alors, encore costumé et le moral en berne, il prend l'ascenseur ­ le comble de l'humiliation super-héros. D'autant que cet ascenseur descendant, il doit en partager les deux mètres carrés d'intimité gênante avec un jeune requin des affaires en costume cravate et attaché-case. Un silence embarrassant s'installe jusqu'à ce que le golden boy félicite notre homme pour son déguisement de carnaval. Ensemble, ils papotent brièvement sur les avantages et inconvénients du costume d'homme araignée au niveau de l'entrecuisses.

Grandeur effrayée. Pour l'heure, la saynète est drôle, décalée, tordante, le genre de truc second degré que réussit très b