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Libération

Dopé par les arts plastiques.

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Les jeunes réalisateurs affranchissent le documentaire de ses formes classiques.
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

Marseille, envoyée spéciale.

Projeté en ouverture du Festival de Marseille, Accelerated under-development : In the idiom of Santiago Alvarez de Travis Wilkerson, a constitué une parfaite introduction à l'esprit des lieux. Le jeune cinéaste américain se vautre avec bonheur dans les images d'Alvarez qui fut le réalisateur du journal de la télévision cubaine après la révolution. Qui a filmé quoi ? On ne sait plus. Une fusion irrespectueuse de la propriété des images, une poétique du réel traversé par la propagande, un montage impertinent, une implosion du regard sur le monde... On trouve là un affranchissement des formes qui fait la saveur de la sélection marseillaise. Une liberté d'écriture liée à l'apprentissage de la vidéo depuis maintenant des années dans les écoles d'art. De nombreux jeunes artistes s'emparent aujourd'hui de la caméra pour briser les règles du documentaire.

Artiste à outil. Ainsi Olivier Zabat, qui revient avec une suite à son Miguel et les mines, primé au FID il y a deux ans. 1/3 des yeux (prix de la compétition française) poursuit une exploration complexe du territoire plombé qu'est le monde en compagnie du démineur-poète écossais, Chris. Mais aussi avec un boxeur, un urgentiste, une ophtalmo, des traducteurs, un berger serbe et un réparateur énervé de climatisation... «Mon premier film, explique le cinéaste, je l'ai fait à 32 ans dans le cadre de la villa Médicis hors les murs. Au Brésil, en 1997. Un film vidéo, Zona Oeste.» Le parcours classique d'un jeu