«Ils ont voulu voir. Ils sont condamnés.» Deux phrases, simples et sèches comme un couperet, fournissent l'argumentaire de The Gathering. En traduction simultanée, l'Assemblée et, par extension, les Témoins, qui donne le titre français du septième long métrage de Brian Gilbert dont les antécédents nous avaient un peu échappé (The Frog Prince, Vice versa, Jamais sans ma fille...).
Disons-le tout net, entre épouvante, thriller retors et cinéma fantastique, les Témoins trouvent leur voie, médiane, sinon médiumnique, dans un film qui ne déparerait pas chez notre illustre voisin de palier de la série B. L'histoire part sur un rythme élevé : une fête nocturne champêtre, qui débouche sur deux morts atroces en moins de cinq minutes, un garçon empalé et une fille qui agonise au fond d'un trou. Et puis, le propos s'étoffe : les ruines enfouies d'une église du premier siècle, avec un bas-relief si épouvantable qu'on aurait voulu le soustraire au regard des humains ; une jeune Américaine amnésique, recueillie par une famille anglaise, qui est régulièrement assaillie de sinistres visions censément prémonitoires ; des autochtones dont la présence se révèle aussi ectoplasmique qu'angoissante...
Tout mijote correctement dans ce pot-au-feu qui fait souffler le chaud de la superstition et le froid de la rationalité scientifique, en prenant soin de ne froisser aucune susceptibilité cinéphile. Les figures imposées sont respectées (une scène dans le champ de maïs, une autre dans la masure rurale