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Libération
Critique

Sociale love story de Loach

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Aperçu du montage de «Just A Kiss».
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

Londres, correspondance.

Septembre 2003, Ken Loach occupe une des salles de montage de Soho. Comme chaque année, à la même époque, il coupe et monte sur une vieille Steenbeck son film tourné pendant l'été.

Clair-obscur. Pour A Fond Kiss (étrangement traduit Just A Kiss en français), Ken Loach et son scénariste Paul Laverty ont voulu raconter l'histoire d'un amour difficile entre une prof de musique de 29 ans catholique irlandaise et un disc-jockey de 25 ans d'origine indo-pakistanaise, menacé de mariage arrangé. Comme souvent, Loach mêle acteurs professionnels et débutants. Pour trouver ses acteurs, Loach ne fait pas appel à un «directeur de casting» mais à des assistantes sociales.

Auprès de Ken Loach, encadrant la Steenbeck, les inséparables Jonathan et Tony Morris, deux frères : le cadet monte, tandis que l'aîné range et étiquette les bobines. Loach, jean et cuir, parle à voix basse.

Sur le moniteur, le clair-obscur d'une scène d'amour. Les jeunes comédiens ont du mal à dire leurs répliques. «On ne pourrait pas tout simplement couper la dernière ? On a peut-être une deuxième prise quelque part, non ?» demande Loach. Pendant que Tony Morris se met en quête d'une meilleure prise, Loach se retourne : «Vous êtes allé à la manifestation de samedi dernier ? [contre la guerre en Irak]. Nous étions au moins 200 000 !»

Gros plan sur le visage de la belle Eva Birthistle, interprète de la jeune prof de musique. «Eva a du talent. Nous avons changé le scénario pour elle et fait de notre pe