Dans un coin paumé de Nouvelle-Zélande, une famille en vacances s'ennuie ferme. Les journées se répètent : jeux aquatiques, fêtes arrosées, flirts. Enième histoire d'initiation, de perte de virginité, qui développe bien un point intéressant le rapport ambigu entre une mère vieillissante et sa fille, à l'aune de la sensualité adolescente mais qui manque cruellement d'originalité. Christine Jeffs soigne particulièrement la lumière et le cadrage, mais malgré tout persiste la désagréable impression d'être devant un spot publicitaire continu, genre «produits laitiers». Surtout, pointe une «Virgin Suicide touch» qui, à la longue, agace. Chez Sofia Coppola, il y avait cette grâce mélancolique, ici absente. La scène de dépucelage est plutôt réussie, mais l'esthétisation forcenée plombe l'érotisme naissant. Rain reste un coup d'essai, dans la même veine que le récent Japanese Story. De beaux paysages, mais un néant d'émotions.
Jonglant avec les langues (français, flamand, espagnol, ukrainien), 25° en hiver est un nouvel avatar, au (plat) pays de la coprod européenne. Enfilade de mésaventures humoristico-sentimentales, enveloppée dans un thème social vaguement fédérateur, l'histoire débute avec un problème d'immigration. Une Ukrainienne, sur les traces de son mari à Bruxelles, échappe aux autorités belges et entraîne dans sa cavale un père de famille, sa mère et sa fille. Ce qui, tout bien pesé, nous donne les composantes du parfait téléfilm de série : un type sympa, tendance papa