Les cinq premières minutes, absolument déplorables, sont le prétexte honteux à enchâsser trois spots publicitaires même pas maquillés dans l’intrigue balbutiante : une marque de chaîne hi-fi, une autre de voiture et, logo également plein pot, une paire de chaussures vintage qu’enfile le héros au saut du lit. Dans un mauvais jour, on serait tenté d’en rester là. Sauf que I, Robot, troisième vision futuriste de l’inconstant Alex Proyas (The Crow, Dark City), décide vaille que vaille de tracer son chemin. En l’occurrence, celui d’un blockbuster spectaculaire et paranoïaque, issu d’une greffe entre un script policier oublié, Hardwired, et une nouvelle de l’auteur culte américain d’origine russe Isaac Asimov, écrite il y a un demi-siècle, I, Robot. De cette fusion, localisée à Chicago en 2035, jaillit un film soucieux et raisonnablement ambigu où, sur fond de meurtre et d’enquête afférente, se pose la question de l’humain apprenti sorcier qui, à vouloir trop jouer avec le feu de la haute technologie, risque de se brûler très fort.
Partagé entre ambition artistique (la Légende de Bagger Vance, de Redford, Ali de Michael Mann) et chant des sirènes du box-office (Independence Day, Bad Boys I et II, Men in Black 1 et 2), la star black Will Smith était il y a quelques jours à Paris, pour parler de son film, obligatoirement (outre le rôle principal, il en est le producteur exécutif), mais aussi de la vie en général, de la place des Noirs à l'écran à l'évolution de la scène rap qui l'a