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Libération
Interview

«Le conte n'oblige pas à la magie»

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publié le 4 août 2004 à 1h40

A 32 ans, le Munichois Christoph Hochhäusler est l'un des fers de lance du nouveau cinéma allemand. Etudes d'archi à Berlin, une passion pour la marche, un gagne-pain d'illustrateur, puis il intègre l'Ecole de télévision et de film (HFF). Il y réalise cinq courts métrages, y crée une revue de cinéma, Revolver. Grand, ouvert, rieur, il fait des films d'angoisse.

Qu'elle est l'origine du «Bois lacté» ?

Une conversation avec des amis, à l'école de cinéma, à propos des contes de fées. Avec mon scénariste, Benjamin Heisenberg, on a jeté sur le papier l'idée d'un film qui moderniserait Hansel et Gretel. Cela me fascine : ce qui passe jusqu'à nous dans ces histoires, l'effroi et le plaisir de cette peur, ce qu'on peut voir dans les yeux des enfants d'aujourd'hui quand on les leur raconte. Il n'est pas difficile de raconter une histoire actuelle comme un conte, en revanche il est très délicat de conserver cette qualité de crainte et d'étonnement. Après, il est encore plus dur de convaincre un producteur de se lancer sur un sujet comme ça !

Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, il faut vous projeter dans ma chambre de petit garçon, quand j'écoutais bouche bée et oreilles grandes ouvertes mon père raconter des histoires. Ma famille était assez conservatrice : on ne regardait pas la télé, on n'écoutait pas la radio, on n'allait pas au cinéma. Et ces émotions interdites se retrouvaient dans la parole de mon père et les contes qu'il racontait.

Les contes passent souvent au cinéma par