Menu
Libération
Interview

«J'ai appris à lire et à dessiner dans les comics»

Article réservé aux abonnés
par Jean-Rémi Baudot
publié le 11 août 2004 à 1h44

Personnage aussi sympathique qu'imposant, Guillermo del Toro, 40 ans, s'offre un cinquième film à l'image de ses rêves d'enfant. Exigeant en cuisine comme sur les plateaux, où il a pour principe de diriger jusqu'au moindre détail, ce petit maître du cinéma fantastique prouve que l'industrie hollywoodienne peut parfois lâcher du terrain.

Vous aimiez Hellboy, le comic book de Mike Mignola ?

Je suis un grand fan ! J'ai chez moi une collection de milliers de comics. Petit, j'y apprenais à lire et à dessiner. Les comics m'ont toujours fait rêver. Après avoir lu Batman, je me disais : «Je veux être ce type quand je serai grand.» Avec Hellboy, j'ai ressenti la même chose. Je suis un gamin de 7 ans dans un corps gigantesque.

Le projet a-t-il été difficile à mener ?

Le scénario était prêt dès 1998, bien avant les X-Men et autres Matrix. Mais les studios ont refusé : le personnage de Hellboy ne leur paraissait pas assez sexy. Il leur était inconcevable qu'un héros soit un démon avec la peau rouge et, pire, qu'il ait une histoire d'amour avec une humaine ! On m'a même dit que certains cinémas refuseraient le film à cause de son titre, «garçon de l'enfer»... Je n'ai jamais voulu que Hellboy soit un film pour tous les publics. C'est d'abord un film personnel pour les fans de comics.

Le personnage a un côté antihéros...

Hollywood veut toujours montrer aux enfants le Bien et le Mal. Hellboy vient de l'enfer, il est vulnérable, moche, il tue plus qu'il ne sauve... Bref, il fait tout ce qui est in