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Libération
Portrait

François Berléand, on le voyait déjà

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publié le 24 août 2004 à 1h51

Longtemps, il a joué les utilités. Les flics, les lâches, les veules, les quadras dépassés. Ce n'est pas encore une star, les stars ne formulent pas d'excuses pour un retard de dix minutes dans un palace parisien. Mais dans la rue, on le prend moins souvent pour un notable de Pithiviers. C'est l'anecdote qu'il aime raconter aux journalistes, qui désormais l'invitent en vedette, à la radio ou en aparté, sur Canal +. On lui demande même son avis sur le rugby dans l'Equipe magazine. C'est un signe. L'heure du triomphe des modestes, cette tendance des seconds rôles, les Catherine Frot, les Jean-Pierre Darroussin, à occuper le premier plan, a sonné. Quand la télé-réalité fabrique de la gloire éphémère, le cinéma distribue ses bons points aux méritants. Mais est-il si modeste que ça Berléand ? En tout cas, il a toujours su ce qu'il voulait. Etre reconnu. Chemise blanche, barbe coupée court, il a un sourire amusé. Mais une façon de se toucher l'oreille, d'agiter les jambes sous la table, trahit le fait qu'il n'est pas tout à fait à l'aise.

On l'a vu quelque part, un peu partout, sans forcément se souvenir de son nom. Une trentaine de pièces dans le théâtre subventionné, cinq dans le privé. Il a toujours travaillé et avec les plus grands. Vitez, Françon. Un an aux Assedic en trente ans de carrière. Presque stakhanoviste ces jours-ci : Berléand est partout. Aux côtés de Jugnot dans les fameux Choristes, et à l'affiche d'Eros thérapie de Danièle Dubroux. Il rentre de Miami, trois jours