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Libération
Critique

Délicieusement contagieux

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Aussi virulent qu¹éc¦urant, «Cabin Fever» renoue avec le mauvais esprit des films d¹horreur des années 80. Trash et bien torché.
publié le 25 août 2004 à 1h52

Tourné en 2002 pour un budget modeste et avec des acteurs débutants, ce premier film écrit et réalisé par un jeune furieux passé par le court-métrage d'animation «alternatif» avant de travailler pour le site Internet de David Lynch, débarque précédé d'une rumeur flatteuse amplement méritée. Pour ceux qui l'ont vu dans différents festivals et marchés du film, Cabin Fever renoue avec l'esprit punk des meilleures séries B d'horreur des années 80, âge d'or dont tout le monde semble se montrer nostalgique. Techniquement, le gros grain de sa pellicule, la lumière approximative et les effets spéciaux «à la main» ont le cachet «vintage» des productions sans le sou de l'époque.

En totale adéquation avec son sujet, cette patine crado frappe d'autant plus violemment qu'elle détonne dans le monde numérique aseptisé des clinquantes productions américaines. Si ce n'est l'utilisation d'un Cinémascope rare dans ce genre de productions artisanales, on reconnaît, dès les premiers plans tremblés au ras d'un sol de forêt boueuse, des images qui pourraient sortir d'Evil Dead (Sam Raimi), Mother's Day (Charles Kaufman), Piranha (Joe Dante) ou du météorique Street Trash (Jim Muro), pochade, urbaine celle-ci, entretenant de nombreuses relations avec Cabin Fever.

Archétypaux, l'histoire et le décor proposent un quasi-remake du premier film de Sam Raimi où, signe des temps, la menace lovecraftienne se serait changée en désastre écologique. Deux couples d'étudiants, l'un coincé, l'autre pas, accompagnés