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Libération

Leo McCarey, amateur des bobines de «Supermarrant».

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A 26 ans, ce génie mal compris d'Hollywood dirigea Chase dans quarante films en trois ans.
publié le 25 août 2004 à 1h53

En 1924, quand il commence à tourner avec Charley Chase, Leo McCarey a 26 ans. Cela fait six ans que ce jeune catholique a lâché une carrière d'avocat pour le cinéma. Depuis quelques mois, il fait partie de l'écurie Hal Roach. Gags et comédies en tout genre. Il y dirigera Chase sur quarante titres en trois ans et démontrera certaines qualités qui resteront sa marque. Ainsi utilise-t-il déjà le cadre comme un élément essentiel du gag. Dans A visage découvert, il met en scène deux époux qui cherchent, chacun, à se cacher de l'autre tout en les coinçant dans le même plan. Il utilise pour ce faire un escalier en colimaçon ou joue avec les portes, les paravents, irrésistible.

Sous-entendus. McCarey va beaucoup recourir à cet élément de base du burlesque dans la suite de sa carrière, notamment durant sa grande période (de la moitié des années 30 aux années 50) et des films comme Cette sacrée vérité. Dans Elle et lui (les deux versions), il l'épurera jusqu'à le rendre poétique. Il n'hésite pas à jouer aussi avec les sous-entendus sexuels. Dans Métier de chien, Chase, devenu domestique, veut attirer un personnage dans la salle de bains pour lui faire prendre un bain. On n'est pas loin ici de l'esprit de Putting Pants on Philip, un des chefs-d'oeuvre de Laurel et Hardy, dirigé par McCarey, où l'on voit Hardy essayer de mettre des pantalons à son cousin (Laurel) qui vient de débarquer d'Ecosse en kilt.

Passionné de McCarey, Jacques Lourcelles souligne le goût du cinéaste pour «le franch