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Libération
Critique

Crise de nerfs à la frontière

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«The Coast Guard» est une évocation délirante de la séparation entre les deux Corées.
publié le 1er septembre 2004 à 1h57

Le cinéma sud-coréen explose depuis les années 90. Les films arrivent épars, filtrés par les festivals, en salles ou directement en DVD. S'il est difficile de s'y retrouver, la même dinguerie marque la plupart de la production, associée à un usage déconcertant de la violence (les baignes volent comme des mouches). Les polars, longtemps sous influence des Hongkongais John Woo ou Ringo Lam, cherchent aujourd'hui une veine de plus en plus réaliste (Public Enemy, de Kang Woo-suk, Memories of Murder, de Bong Joon-woo..., non sans un fond burlesque intrigant), apte à stigmatiser des problèmes sociaux comme corruption et bavures policières héritées de la dictature militaire. L'histoire du pays nous ferait-elle accorder à ces films une légitimité particulière, aboutissant à trouver de l'intérêt même aux pires blockbusters ? Ou bien la Corée, tous genres confondus, se soigne-t-elle actuellement par le cinéma ?

Surestimé. Kim Ki-duk, cinéaste indépendant, surestimé en Occident depuis l'Ile, en 1999 (stylisation jarmuschiennne et complaisant masochisme : deux tentatives de suicide, par la bouche et par le vagin, avec des hameçons de pêche !), avait surpris son public l'année dernière par une pause zen ­ Printemps, été, automne, hiver... et printemps. Auparavant, il avait tourné ce Coast Guard chargé d'évoquer la séparation entre les deux Corées. Certainement influencé en cela par Junction Security Area (2000) de Park Chan-wook (dont le Oldboy arrive bientôt du Festival de Cannes), qui r