Avouez, vous êtes comme tout le monde : vous n'avez probablement pas vu San Antonio, Atomik Circus, l'Américain, Nos amis les flics ou les Gaous, soit les cinq plus grosses (au sens de «riches») comédies françaises et pas drôles de l'été. En revanche, il y a de fortes probabilités pour que vous ayez vu Spider-Man 2, Shrek 2, Fahrenheit 9/11 ou The Village, peut-être même le Roi Arthur ou I Robot, pour prendre les six productions américaines qui ont le mieux marché en ces vacances 2004.
Ce n'est qu'une hypothèse statistique, bien sûr, et l'on trouvera facilement quelques audacieux spectateurs français ayant payé de leur poche pour aller voir l'une ou plusieurs de ces productions hexagonales massivement boudées par leurs compatriotes. Car le fait est là : l'été a une fois encore été meurtrier pour le cinéma du cru et ce sont les films américains qui ont le mieux profité de ces déboires.
Le coup a été particulièrement rude pour le très coûteux San Antonio signé Frédéric Auburtin : 23,3 millions d'euros et moins de 250 000 spectateurs, voilà qui fait cher le fauteuil (d'ailleurs, les exploitants s'en sont débarrassés en trois semaines : sanglant). La tête d'affiche que s'y partagent les deux Gérard, Depardieu et Lanvin, n'a pas été d'un secours plus efficace que celle d'Atomik Circus, où trônaient pourtant les réputés bankable Vanessa Paradis et Benoît Poelvoorde (240 000 entrées pour un budget de 16 millions). Dans ce dernier cas, on pourra au moins accorder une circonstance atté