Lido, envoyé spécial.
Ce n'est plus un festival, c'est une pétaudière. «Je cherche toujours à savoir où on peut acheter un gilet pare-balles en Italie», plaisantait Moritz de Hadeln, nommé directeur de la Mostra del Cinema en 2002 dans un climat de crise après la démission fracassante d'Alberto Barbera en solidarité avec son collègue Paolo Barata, le big boss de la Biennale brusquement viré de son fauteuil par le gouvernement Berlusconi. De Hadeln aura tenu deux ans dans ce qui restera comme une période de régence. Il a fini par se faire dégommer au début de l'année. Et pas très proprement si l'on en croit les gazettes (le Guardian notamment) rapportant que le limogé du jour s'est vu offrir une somme d'argent en échange de son silence. De Hadeln, piqué au vif, aurait répondu que sa dignité n'était pas à vendre avant de s'esquiver dans un grand mouvement de toge. Il se raconte (mais on dit beaucoup de choses et personne n'y comprend rien) que le ministre de la Culture, Vittorio Sgarbi, le tenait en joue depuis l'édition 2003, notamment parce que les deux films italiens ayant fait le plus couler d'encre (The Dreamers de Bertolucci sur les échauffements érotomanes de 68 et le Buongiorno Notte de Marco Bellocchio sur l'enlèvement d'Aldo Moro par les Brigades rouges) ont été jugés de mauvais goût.
Tête chercheuse. En sept ans, Hadeln est ainsi le troisième directeur à faire long feu sur fond de gymkhana politique incessant, champ de bataille sur lequel plane l'ombre liftée d'un Ber