Hani Abou Assad tourne en Israël une scène de Paradise Now, dans une décharge de Nazareth censée représenter Naplouse en Cisjordanie. Toute l'imagerie de l'Orient se déploie : des moutons nonchalants paissent, un fier-à-bras exécute un rodéo avec son bolide rouge customisé. «Stop walking, stop talking, please», s'échine la régisseuse allemande. Deux barbus à moto pénètrent dans le champ. Un buggy vrombit dans la vallée en contrebas. Des mômes curieux s'époumonent alentour, qu'un assistant désespéré tente de faire taire.
Le chef-opérateur français, Antoine Héberlé, cadre une Peugeot 404 hors d'âge dans laquelle ont pris place Souha (Loubna Azabal, qui tenait la vedette dans Viva Laldjérie et Exils) et Saïd (Kaïs Nashef). Ce dernier, candidat kamikaze avec son ami Khaled (Ali Souleiman), s'apprête à commettre un attentat-suicide à Tel-Aviv, et porte une bombe sur lui. C'est la dernière fois que Saïd voit Souha, dont il est amoureux. Elle est la fille d'un héros de la cause palestinienne ; lui, le fils d'un traître exécuté pour avoir collaboré avec les Israéliens. Quand elle comprend ses intentions laver par cet attentat l'honneur de son père , elle tente de l'en dissuader.
«Bordel». Sous la tonnelle où a déjeuné l'équipe internationale (Palestiniens, Français, Allemands, Néerlandais), une mamma arabe propose du café et du thé. Hani Abou Assad (le Mariage de Rana), enfant de Nazareth, qui vit le plus clair de son temps aux Pays-Bas, est là chez lui. «Ici, ils