Buenos Aires envoyé spécial
Pablo Trapero, 32 ans, présente à la Mostra son troisième long métrage, après Mundo Grúa et El Bonaerense. Le jeune cinéaste argentin a mûri, il n'est plus la découverte des festivals internationaux, mais l'une de leur valeur sûre. En avril, à l'occasion du festival de Buenos Aires, il nous détaillait la genèse d'Una familia Rodante.
Road-movie familial. «Ce projet remonte à 1995, ma première idée de long-métrage que je n'ai pas réussi à financer à l'époque. Au milieu du tournage d'El Bonaerense, mon fils Mateo est né. Martina, sa mère, est aussi ma productrice, dans notre société Matanza. Cela m'a donné envie de faire un film familial, plus exactement un road-movie familial. J'ai repris mon vieux projet et l'ai réécrit. L'autre origine de ce film, ce sont les voyages en caravane que j'effectuais enfant et adolescent avec mes parents. Ces expériences ont été un réservoir d'anecdotes dans lequel j'ai puisé. A chaque nouveau voyage, chaque année, mon père transformait notre caravane, ajoutant un élément. Et nous partions à travers l'Argentine. C'est cette caravane que j'ai utilisée, où vont vivre quatre générations, de la grand-mère au bébé de trois mois. Ce portrait de famille est aussi une évocation de l'histoire de l'Argentine, car chaque génération a connu un sort différent. Notamment celle de mes parents, qui a connu les années 70 et la dictature militaire.
La caravane de son père. «Le passage du scénario à la production s'est avéré assez compliqu