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Libération
Critique

L'«Ordo» du jour moins traversé de glamour

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Renonçant à la connotation hollywoodienne du roman de Westlake, Laurence Ferreira Barbosa signe une adaptation à l'ironie teigneuse.
publié le 15 septembre 2004 à 2h09

Le titre cache son jeu. Deux syllabes pour un mot à consonance latine et à connotation liturgique, reconverti en prénom : celui du héros de cette comédie douce-amère, Ordo Tupikos, bellement campé par Roschdy Zem. Un marin presque grec. Un peu grec, très mélangé, pas du tout pirate, fondamentalement français, à la façon de tant de gens ordinaires aux origines mêlées. Engagé dans la Marine comme son père avant lui. La jeunesse secouée de quelques frasques et l'existence vite rangée, ensuite, sur les rails maritimes d'une carrière subalterne. A 37 ans, Ordo est un type réglo qui approche du port de la retraite militaire, sans frime ni rêves. Il sursaute quand ses camarades lui mettent sous le nez les pages d'un magazine retraçant la trajectoire de la ciné-sex-symbol de l'heure : Louise Sandoli. Née Estelle Anlic, révèle le journal.

Papier glacé. Louise Sandoli, Ordo connaît, comme tout le monde. Mais Estelle Anlic, aussi, comme personne. A 22 ans, alors qu'elle en avait 16, il a été, brièvement, son mari. Il n'a jamais pressenti le moindre lien entre l'une et l'autre. Pourtant, la créature de papier glacé l'accueille avec le sourire, et l'invite à séjourner chez elle. Ils renouent, ils ne se retrouvent pas. Il cherche Estelle. Elle ne veut lui montrer que Louise. L'homme qu'il est devenu n'a pas changé. La femme qu'elle est a consacré toute son énergie à transmuter son existence pour devenir une autre. Une star. Version vedettariat franchouillard.

«Je n'ai pas essayé de faire de