Menu
Libération
Critique

La Chine en pleine fièvre de réel

Article réservé aux abonnés
Deux visions du quotidien : Zangkhe s'attache aux lieux publics, Hao à un duo amoureux.
publié le 15 septembre 2004 à 2h09

Bien qu'indépendants, In Public de Jia Zangkhe, tourné en 2001 et Debout, premier film de Liu Hao (2002) sortent ensemble. Le film de Zangkhe dure une petite demi-heure. L'auteur de Platform et Plaisirs inconnus posent sa caméra dans différents lieux : hall de gare, bus, salle de billard, dancing. Il regarde les gens, n'attend pas qu'il se passe quelque chose, attentif au contraire à la banalité que la décision du retrait et de l'observation transforme en spectacle continu. La curieuse façon de respirer d'un enfant, les mains d'un fumeur, un handicapé en fauteuil roulant accrochent l'oeil tels des signes qui ne veulent rien dire. Il est dommage que les distributeurs n'aient pu associer In Public à In Person, du même auteur, tourné la même année.

A la place, le moyen métrage de Liu Hao prolonge le travail de Zangkhe sur la détresse des jeunes Chinois, enfants de province devenus des adultes égarés dans des villes trop grandes pour eux. Le film raconte la rencontre entre Chen Mo, un vendeur à la sauvette, et Meiting, une coiffeuse. Nous sommes à Pékin dans les jours précédant le Nouvel An chinois. Liu Hao, né en 1969 à Shanghai, a étudié le cinéma à la Beijing Academy of Film. Il a monté, sur ses propres deniers et avec l'aide d'un ami, ce premier film qu'il a pu finir avec l'apport de la section Forum du festival de Berlin. L'histoire repose sur la mauvaise humeur des personnages, qui se disputent sans cesse mais ne peuvent rester séparés très longtemps. Meiting offre un shamp